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Digitalisation à l’échelle N : TGV Sud-Est de Kato

mardi 8 mars 2022, par Alain Le Marchand

Les deux motrices du TGV Sud-Est de Kato
Les deux motrices du TGV Sud-Est de Kato

Nous allons décrire dans cet article la digitalisation – c’est le terme consacré – de la rame à l’échelle N du TGV Sud-Est de Kato, c’est-à-dire l’installation de décodeurs DCC dans la rame.

‘Oldies, but Goldies’ (C’est vieux, mais ça brille encore)

Il s’agit d’un modèle du TGV Sud-Est sorti en 1983 (référence 10-091) et ressorti 10 ans plus tard en 1993 (référence 10-198). Dans les deux cas, il s’agit exactement du même modèle, la version de 1993 étant proposée dans la boite de rangement verte format livre familière des habitués de la marque.

Kato 10-091 (1983)
Kato 10-091 (1983)
Kato 10-198 (1993)
Kato 10-198 (1993)
Le coffret de base se compose de deux motrices (M1, M2), dont l’une motorisée (M1), et de 4 voitures intermédiaires (R1, R4, R5, R8), dont une voiture bar (R4). Un coffret complémentaire de 4 voitures additionnelles (R2, R3, R6, R7) était également disponible, qui permettait de constituer une rame complète à 10 voitures.

Ce premier TGV à l’échelle N produit par Kato, seulement deux ans après la mise en service du modèle réel, a ensuite été suivi par des modèles de l’Eurostar, du Thalys, du TGV-Duplex et du TGV-PSO.

Ingrédients nécessaires

Deux décodeurs sont nécessaires, l’un pour la motrice motorisée (M1) et l’autre pour la fausse motrice (M2) afin d’assurer l’inversion des feux. Pour cette dernière, il est possible d’utiliser un décodeur de fonctions, qui est un peu moins onéreux qu’un décodeur pour moteur.

Comme il n’y a aucune prédisposition pour le DCC, il faut des décodeurs à fils. Dans le cas présent, nous avons utilisé ce que nous avions en stock, soit un décodeur moteur Digitrax DZ125 et un décodeur de fonctions Doehler & Haass DH250. Ces deux produits ne sont plus disponibles à la vente, mais n’importe quel décodeur pour N ou Z à la norme DCC fera l’affaire.

Les instructions du présent article ne s’appliquent qu’au modèle indiqué, car la conception des TGV de Kato à l’échelle N est très différente d’un modèle à l’autre, les derniers comme le Duplex acceptant des décodeurs à broche de type NEM651. Remarquons enfin que les autres trains à grande vitesse produits en N par Kato (Shinkansen japonais ou ICE4 allemand) ont une conception très différente, avec une voiture motorisée centrale, et deux fausses motrices, qui impliquent l’utilisation de trois décodeurs.

Préparation

Pour enlever la coque, il faut d’abord démonter le nez en dévissant une petite vis située en dessous. Il faut ensuite déclipser la partie basse, puis le reste de la coque qui s’enlève très facilement en écartant légèrement les bords latéraux.

Intérieur des deux motrices, en version analogique d'origine
Intérieur des deux motrices, en version analogique d’origine

A l’intérieur, beaucoup de vide et donc toute la place nécessaire pour l’installation d’un décodeur de taille normale. On peut remarquer le circuit imprimé tout simple qui supporte les deux lampes qui illuminent les feux avant (blanc) et arrières (rouge) via des conduits de lumière. Sur la motrice motorisée, il y a de plus un condensateur de couleur verte.

Motrice avec moteur sous caisse, sans le circuit de commande des feux
Motrice avec moteur sous caisse, sans le circuit de commande des feux

Une fois retiré le circuit imprimé, on distincte les deux pattes de connexion vers le moteur qui, en version analogique, sont directement en contact avec les deux lamelles métalliques latérales, reliées aux bogies, qui conduisent donc le courant venant de la voie.

Circuits imprimés de commande des feux en version analogique d'origine
Circuits imprimés de commande des feux en version analogique d’origine
Modification des circuits imprimés et points de connexion pour décodeur
Modification des circuits imprimés et points de connexion pour décodeur

La préparation des circuits imprimés pour recevoir un décodeur est extrêmement simple : il suffit d’enlever les deux tiges métalliques à l’endroit indiqué par une croix rouge sur le schéma ci-dessus. Il n’y aura plus besoin de la capa verte, qui est à retirer. Les cercles de couleur indiquent l’endroit où il faudra souder les fils venant du décodeur :

  Fil blanc : feu avant (F0F)
  Fil jaune : feu arrière (F0R)
  Fil bleu : commun.

Certains décodeurs n’ont pas de fil bleu commun. Dans ce cas, il suffit de connecter soit le fil noir, soit le fil rouge du décodeur, qui sont connectés eux-mêmes au rail de gauche ou de droite.

A noter, l’inversion du blanc et du jaune entre les deux circuits imprimés : ainsi le décodeur de la fausse motrice aura les feux correctement allumés en fonction du sens de marche. Cependant, en cas d’erreur, il suffit de changer le premier bit du CV29.

Montage

Montage du décodeur dans la fausse motrice
Montage du décodeur dans la fausse motrice

Attention : le décodeur DH250 utilisé ici a des fils de couleur non standard suite à une erreur. Ne pas vous y fier et respecter les codes couleur indiqués dans le texte.

Pour la fausse motrice, il suffit ensuite de connecter le fil noir du décodeur sur la lamelle de gauche, et le fil rouge sur la lamelle de droite.

Montage du décodeur dans la vrai motrice
Montage du décodeur dans la vrai motrice

Sur la vraie motrice, il est absolument impératif de complètement isoler les pattes du moteur des lamelles de contact, avec un isolant de type Kapton. On trouve le Kapton en fil adhésif de couleur jaune chez plusieurs fabricants.

Les fils noir et rouge se connectent comme sur la fausse motrice. Les fils de commande du moteur, gris et orange, sont à souder sur les pattes du moteur, respectivement à gauche et à droite.
Il est recommandé de vérifier la parfaite isolation entre les pattes du moteur et les lamelles de métalliques reliées à la voie, avec un multimètre.

Les décodeurs sont ensuite fixés avec de l’adhésif double face. Il ne reste ensuite plus qu’à remettre la coque en place, en faisant attention au guide de lumière pour le 3ème feu blanc situé au-dessus de la cabine, qui a tendance à se faire la malle.

Et voilà

En conclusion, bien que le modèle ait été conçu avant l’arrivée du DCC, l’installation de décodeurs est extrêmement simple et ne nécessite aucun charcutage comme c’est parfois le cas pour des matériels anciens. Il faut juste savoir utiliser un fer à souder, ce qui est à la portée de nombreux modélistes.

De plus, le fonctionnement en DCC est impeccable.

Deux TGV Sud-Est digitalisés en action

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